Ce soir le monde est vide, ma tête est vide, mon ventre est vide, mon cœur est vide. J’ai l’impression que je suis capable de remplir ces lignes avec du vide. Déjà plus de 24h que Nok est partit sans rien dire, je sais qu’il est chez un de ces amis les plus proches. D’habitude, j’aurais utilisé ce temps pour ranger l’appartement pour vider ma frustration, j’aurais regardé des dramas niais, j’aurais épluché des tonnes de sites pour faire du shopping en ligne mais rien de tout ça, c’est à peine si je prends du plaisir à jouer. J’ai l’impression d’être retournée à une vieille époque où ma vie ne connaissait que la couleur grise, période où je n’étais pas avec Nok, période où je croyais au futur, aux études futures, à l’amour futur. Je n’arrive pas à détourner mes pensées de lui, de moi, de nous, de cette vie que je m’emmerde à bâtir alors que j’aurais du me suicider depuis bien longtemps. J’essaie de relativiser en me disant que tout le monde vit ces périodes les plus sombres et qu’un jour je minimiserais ce jour mais je n’y arrive pas, c’est comme si la tristesse faisait lentement place au vide bien plus confortable que ces soucis quotidiens. Comme si toute importance s’envolée, je me retrouve face à la question la plus existentielle, pourquoi s’embêter à construire si tout sera détruit un jour et que ça n’aura plus d’importance ?

Je mens,je veux bien réfléchir à cette question plus tard, du moment qu’il revienne, pourquoi est-ce que c’est quand la personne est partie que l’on se rend compte que le reste n’a finalement pas autant d’importance que ça en avait l’air.

Je deviens folle, chaque fois que j’entends la porte du bas de mon immeuble claquer, mon cœur se met à battre bien trop fort et je m’imagine que c’est Nok qui revient, je n’en peux plus de cette attente.